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Bulle au bond
18 janvier 2016

"Approcher des situations vraies sans chercher à tisser une "grande" histoire"

Charmés par les œuvres de Jim, nous lui avons envoyé quelques questions, centrées sur son dernier ouvrage, De Beaux moments.

Comment vous est venue l'idée de cet album (De beaux moments) en forme de recueil de "nouvelles" ?  
L'envie est partie de la toute première histoire, c'est elle qui a donné le ton. Pour ces quatre pages, je me suis dit que si j'arrivais à effleurer une ligne humaine, intime, à approcher des situations vraies sans chercher à tisser une "grande" histoire, je pourrais me régaler à parler de l'humain...
 
Les scenarii retranscrits dans l'édition de luxe me semblent eux aussi très intéressant. Peut-on espérer les voir 
dessinés ?  
Je ne pense pas. Vous savez quand on écrit, on écrit souvent plus, et on va vers nos préférés. Pas forcément nos préférés d'ailleurs, mais ceux qui nous semblent le mieux équilibrer le livre, ne pas faire de redite... Ici, j'ai écrit bien plus pour me garder le luxe de choisir. Mais au final, sauf si un jour je faisais une suite, il n'y a pas de raison qu'elles soient dessinées. Mais merci et tant mieux si elles vous ont donné envie de les voir incarnées !
 
Les nouvelles technologies sont très présentes dans De Beaux moments. Pour quelles raisons ?
Parce que c'est le monde d'aujourd'hui. Tout autant que ces technologies nous libèrent, elles nous entravent. Nos histoires d'amour, le souvenir de nos vies s'en trouvent changés. C'est passionnant de regarder comment l'intime est modifié par les outils d'aujourd'hui...

Jim

Les personnages d'Une nuit à Rome semblent vous tenir particulièrement à cœur. Leur apparition dans de beaux moments laisse-t-elle penser que nous les reverrons ?  

Je dirais même que leur apparition a déclenché l'envie de ne pas leur lâcher la main. C'est à la fois une facilité, rester avec des personnages que j'aime, mais aussi une vraie difficulté : comment échapper à la redite ? Comment prolonger une histoire bouclée ? Je me mets une vraie pression pour essayer de ne pas basculer du mauvais côté, et garder une fraîcheur et un regard neuf sur ces vieux amis...

Quelle est la part d'autobiographie dans les histoires de De beaux moments ?  
Elle est énorme, mais je suis le seul à savoir où se cachent les réalités. Elles ne sont pas forcément là où on les imagine... et c'est tout le charme, d'ailleurs. Tant mieux si on peut s'y perdre !

Dans les narratifs, pourquoi avoir choisi de vous adresser à vos personnages ?  
La création est bien souvent un travail de voleur : un ensemble de choses qu'on a vu, digéré, absorbé, et qui au final crée notre style. L'emploi du "TU" dans une voix off, je la trouve plus puissante que le JE, elle parle directement au lecteur, elle participe de l'immersion, je crois. Je l'ai découverte dans les voix off de Juste un baiser, un de mes films de chevet. Si vous ne le connaissez pas, courez-y. Un must !

La plupart des histoires traitent du temps qui passe, que les personnages se retournent vers leur passé ou interrogent leur futur. D'où vient cet intérêt pour l'écoulement de la vie ?  
Oh, ce n'est pas un intérêt, mais un drame. Le drame de tout vivant, qui voit le sable lui glisser entre les doigts. Une obsession, une frayeur... simplement...

Comme je l'indiquais au début de ma critique pensez-vous vous adresser à un public plutôt féminin ?  
Non, pas du tout en fait. Disons, si le lectorat est plutôt masculin, j'ai sans doute un peu plus de lectrices que certains. Mais beaucoup de lecteurs viennent me voir. Sans doute que c'est la partie un peu féminine de ces lecteurs masculins qui vient me voir...

Et, de façon plus générale, comment choisissez-vous de réaliser vous-même ou de confier à un autre les dessins de vos scenarii ?  
Ça dépend de l'avancée du scénario, de la thématique, c'est très intuitif... Souvent ce sont des albums que j'aurai aimé dessiner mais je n'ai pas le temps. Parfois, c'est la rencontre avec un dessinateur qui me pousse à écrire pour lui... C'est très variable en fait, mais trouver le bon dessinateur pour le bon projet n'est pas simple, simple. J'ai beaucoup de projets un peu orphelins en ce moment. Mais ça viendra bien un de ces jours. Allez, en 2016, j'espère !
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